Rovalterre, des cuisines à la terre

Parce que les cordonniers sont toujours les plus mal chaussés, les professionnels de l’alimentation n’ont bien souvent pas d’autre solution que que de mélanger leurs biodéchets aux ordures ménagères. Et pourtant, d’ici 2024, les déchets organiques devront obligatoirement faire l’objet d’une collecte séparée pour être valorisée. 

C’est en partant de ce constat que les 3 fondateurs du projet RoValTerre - Léa Charrier, Jean-Philippe Nogier et Frédéric Schyrr - ont imaginé un traitement écologiquement vertueux : « L’idée consiste d’abord à collecter les biodéchets auprès des professionnels (restaurateurs, fleuristes, primeurs, restauration collective…) avec l’aide d’un vélo-remorque afin de privilégier les transports non polluants. Le compostage s’effectue ensuite sur des sites dédiés. Enfin, nous visons une redistribution du compost agréé biologique en local, à destination des particuliers et des professionnels. » 

Un modèle d’économie circulaire prometteur quand on sait que les biodéchets représentent entre 40 et 60% de la poubelle d’un ménage, que 100 kg de biodéchets correspondent à 30 kg de compost et qu’en moyenne, 1 kg de compost permet d’enrichir 1 m² de terre appauvrie. 

Sur Romans, RoValTerre fonctionne depuis le mois de juin et a déjà recueilli 3 tonnes de biodéchets auprès d’une douzaine de restaurants volontaires pour tester le dispositif. Un système d’éco-taxe leur sera prochainement proposé pour poursuivre l’opération. À Valence, où la collecte devrait démarrer début 2020, l’association est encore à la recherche d’un site de compostage. RoValTerre espère contribuer à la création de 3 emplois d’ici 5 ans.